Quand les canards auront des dents
Le caractère imprévisible des observations naturalistes est un suspense délicieux ! Je n'aurais jamais cru avoir un jour la chance d'observer un Harle bièvre (Mergus merganser) d'aussi près sauf à devoir l'attendre pendant des heures dans un affût les pieds dans l'eau. Et bien, ce beau mâle en plumage nuptial se tenait là, à quelques mètres du bord en pleine ville et pour une fois en pareille circonstance, l'appareil photo faisait aussi partie de la balade. Je profite de cette rencontre pour raconter la vie de ces chouettes canards (sans jeu de mots), les harles, exclusivement piscivores contrairement aux autres coin-coins qui consomment plutôt des végétaux et invertébrés aquatiques. Ils diffèrent des autres canards par leur bec long, fin, terminé par un crochet et finement denté qui leur facilite la pêche. Une fois attrapé, le menu fretin ne se dégagera pas et sera englouti tout rond ! Il semble que cette canne à pêche naturelle fonctionne plutôt bien puisque les Cormorans, autres taquineurs de poissons, en ont hérité aussi (une version non dentée) de façon tout à fait indépendante (on parle de convergence évolutive) ! A l'instar de l'histoire humaine l'histoire des êtres vivants" ne se répète pas, elle bégaie..."