Le printemps appartient à celles qui se lèvent tôt
Elles comptent parmi les premiers insectes à quitter la vie ralentie hivernale lorsque le soleil vient réchauffer les matins printaniers. On peut confondre les Osmies avec des bourdons du fait de leur importante pilosité mais elle sont plus longilignes et encore plus poilues ! Contrairement à la plupart des bourdons, les Osmies sont des abeilles solitaires qui élèvent une couvée dans des trous de mur, dans du bois ou bien même dans des coquilles d'escargot ! Les images ci-dessous ont été prises devant un nichoir installé spécificiquement pour ces abeilles solitaires dans un parc urbain. Les adultes fraîchement émergés y déploient une activité très importante pour construire leur nid, s'accoupler et se ravitailler en nectar avant de pondre et de devoir assurer l'approvisionnement de leur larves. La galerie de l'Osmie est divisée par la femelle en logettes successives oblitérées par des bouchons de terre et chaque logette reçoit une larve. Les dernières larves disposées sont des mâles dont le développement est plus rapide que celui des femelles disposées au fond de la galerie. L'espèce photographiée ici est l'Osmie cornue (Osmia cornuta) qui se distingue d'autres Osmies par le toupet blanc que portent les mâles au niveau de leur front ainsi que par la pilosité noire du thorax et de la tête des femelles. Il est dommage de constater que certaines espèces d'Osmies soient en déclin dans les zones rurales alors que les populations semblent se maintenir en milieu urbain probablement parce que les nichoirs s'y multiplient et que les municipalités utilisent de moins en moins de pesticides dans l'entretien des espaces verts. C'est en effet en milieu rural, dans les vergers que l'on a le plus besoin de ces pollinisateurs précoces, il semble qu'à la suite de la parution de plusieurs études scientifiques de grande envergure démontrant les effets de certains pesticides sur l'Abeille domestique, les pouvoirs publics commencent timidement à prendre conscience de l'enjeu majeur de la conservation des pollinisateurs...pour nous éviter un printemps bien silencieux...